Mon fils, quand tu es né, je suis née aussi.
Tu es né juste après que j’aie avoué à la sage femme et à
Patrick que j’avais peur… de mourir.
Quand j’ai dit ça, la sage-femme m’a fait un sourire tout
tendre, avec un petit « Ohhh… ».
Elle savait que tout allait bien.
Et c’est là que j’ai senti que c’était vrai, que tu allais
bel et bien naître. Parce que jusque là, je n’y croyais pas une seconde. Les
sages-femmes me racontaient des histoires. Cette naissance n’allait jamais
aboutir. J’allais souffrir jusqu’à la fin des temps ou y laisser ma peau.
Quand j’ai accepté que j’y laisserais peut-être ma peau, tu
es arrivé. C’est pas merveilleux, ça?
Dans ton grand calme, tu es né, et en moi est montée une
grande force. Je venais de soulever une montagne. Littéralement. C’est l’image
qui m’est venue : Moi, avec une montagne à bout de bras.
En naissant, tu as pris une partie de moi. Une grosse
bouchée. Mais pas juste noire, pis pas
juste blanche. Tu as pris « moitié pas bon », « moitié bon ».
Tu m’as transformée.
J’espère que la maman qui est née en moi t’apporte ce dont
tu as besoin pour t’épanouir. Et si ce n’est pas le cas, je vais continuer toute
la vie de me transformer… pour te voir éclore.
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