Ma motivation profonde, celle qui fait que j’ai le courage
de sortir courir le matin à 6 h, dans le noir, l’hiver, à -25 degrés, j’en
parle souvent.
Ma motivation, c’est ma famille. Je tâche de rester au top
de ma forme physique pour pouvoir jouer avec mon fils, pour partager avec lui
ma passion pour l’activité physique, pour lui transmettre de saines habitudes
de vie.
Mais ça va plus loin. Je m’entraîne pour assurer. Je veux
vieillir en santé. Je ne veux pas que mon enfant s’inquiète pour moi. Je veux
pouvoir l’aider longtemps. Je veux pouvoir participer à ses déménagements. Je
veux être un exemple pour lui. Un exemple de persévérance, de travail, de
détermination… je veux qu’il sache que dans la vie, rien n’est magique. Que,
quand on désire ardemment quelque chose, il faut mettre les efforts, il faut
travailler comme un cheval. Je veux qu’il apprenne aussi que certaines choses
viennent à nous plus facilement : les fruits de ce que l’on a semé.
Mais ça ne s’arrête pas à mon fils. Je veux être là pour mes
parents, pour mon mari. S’ils ont besoin de moi, je veux avoir la capacité
physique de les aider…
Et puis par les temps qui courent, je pousse la réflexion un peu plus loin. C’est
peut-être un peu intense, comme réflexion, mais pas tant.
Parce que nous ne sommes pas à l’abri des désastres, des
catastrophes ou de la guerre.
Ben oui, j’ai peur, parfois.
Si le ciel nous tombe sur la tête, j’ai rien. Rien d’autre
pour fuir que mes jambes.
Assurer pour ma famille… ça ne veut plus juste dire être
capable de jouer à la tague avec mon fils. Je veux pouvoir transporter quelqu’un,
je veux pouvoir marcher des kilomètres et des kilomètres… je veux que ma force
mentale soit assez développée pour m’adapter, pour endurer.
La lionne en moi est bien vivante.
C’est maintenant une question de survie.