Photo : Vincent Brault |
Tu cours depuis longtemps. Depuis si longtemps que je ne sais même pas quand tu as commencé. Tu cours longtemps depuis longtemps. D’aussi loin que je me souvienne, tu courais déjà loin loin, sans te demander jusqu’où tu étais allée.
Un jour tu as décidé que tu voulais savoir combien de
kilomètres tu avais couru. Tu as réalisé l’ampleur de ton effort. Tu as
commencé à participer à des courses, et même à gagner… toi-même époustouflée d’en
arriver là.
Nous, tes amies, on était toutes pâmées. Elle court aujourd’hui?
Par cette chaleur? Elle court un demi-marathon avant notre 5 à 7? Mais oui,
elle court toujours. On était de moins en moins étonnées de te voir aller, sans
toutefois cesser de t’admirer.
Puis tu nous as entraînées une à une dans ta course, nous
sommes devenues un troupeau d’amies coureuses. Je me suis mise à courir
beaucoup, longtemps. Tu m’as dit de précieuses choses que je n’ai pas tout de
suite comprises. Les chiffres qui allaient devenir mes meilleurs amis, les
courses solitaires dont le souvenir allait me faire brailler pendant mon
premier demi… les émotions toutes mélangées que nous apporte la longue
distance.
Aujourd’hui tu cours encore (ça fait partie de toi). Tu
cours avec tes deux enfants. Parce que c’est une nécessité, parce que le grand
aime te suivre… et le petit aussi, fort probablement… et souvent parce que c’est
ça ou rien. Tu cours unplugged parce que c’est là où jamais, tu sors de chez
toi en trombe pour avoir la certitude de pouvoir courir chaque minute complète
de la liberté qui t’es allouée, là, pas tantôt. En leggings turquoises,
échevelée, attaquée par les chiens, happée par l’orage. Rien ne t’arrête.
Je dis tout ça et je ne dis rien, je dis ce que je vois et
ce que j’entends.
Dans quelques jours, tu auras la liberté de courir aussi
longtemps que tu le veux, et peut-être même un peu plus. Et même si la vie a
fait en sorte que tu n’as pas pu courir autant que tu l'aurais voulu ces derniers
temps, je te dis ça, et ça vaut ce que ça vaut : moi je crois en toi! Je
te dis ça pour que tu le croies, toi aussi.
Ton entraînement de marathon, c’était pas un plan sur 12
semaines, c’était un plan sur 12 ans! Ça fait 12 ans que tu t’entraînes pour ce
marathon. Ce moment est à toi et toi seule. Garde jalousement ton enthousiasme
d’ici-là, ne laisse rien ni personne amoindrir ton excitation.
Pour ce qui est de courir, tu sais ce que tu as à faire. J’aimerais
pouvoir te dire plein de jokes, plein de trucs, plein de ci, plein de ça, mais
l’affaire c’est que je ne sais pas. Je ne peux même pas imaginer ce que tu vas
vivre, pendant ces quatre heures!
Mais je serai là pour t’attraper, si jamais t’as besoin de
tomber.
Et j’aurai des biscuits, surtout.
Bon vent, ma sœur!
You're Unbelievable!
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