How do you flip the
internal switch that changes us all back into the Natural Born Runners we once
were? Not just in history, but in our own lifetimes. Remember? Back when you
were a kid and you had to be yelled at to slow down? Every game you
played, you played at top speed, sprinting like crazy […] Half the fun of doing anything was doing it at record pace […]
All he wanted was to
find one Natural Born Runner – someone who ran for sheer joy, like an artist in
the grip of inspiration – and study how he or she trained, lived, and thought.
Christopher McDougall – Born to Run
Aujourd’hui, c’était jour de repos d’entraînement.
Mais Born to Run
me porte à réfléchir beaucoup ces jours-ci, et voilà, ce matin, je me suis
réveillée en pensant à mon fils. Mon fils qui, de mon œil de mère, court
tellement vite! Et bien! La foulée si rapide qu’on dirait le Road Runner, le
corps bien droit qui semble glisser sur l’eau, les cheveux dans le vent… et le
sourire… exactement comme Christopher McDougall décrit le peuple Tarahumara. Je
me réveille donc en réfléchissant à tout ça et je me dis qu’un de mes plus
chers désirs est que mon fils ne perde jamais ce plaisir candide de courir.
Puis je pense à mes amies Marlène et Véronique. Ce sont de
pures coureuses. Marlène n’a participé qu’une seule fois à une course
officielle. Pourtant, elle court depuis toujours. Rapide, légère. Elle pourrait
avoir déjà couru un marathon qu’elle ne le saurait pas. Son allure, elle ne la
connaît pas, elle court pour le simple plaisir, et quand elle n’en a pas envie,
elle ne court pas. Un plan? Elle ne connaît pas. Véronique, elle, sort courir
complètement « unplugged », comme elle dit. Sur un coup de tête,
parce qu’elle en a besoin, sans musique, sans GPS, sans chrono. Juste sa
casquette pis ses lunettes. En sortant de la maison, elle lance à son amoureux :
« Si je suis pas revenue dans une heure, c’est que j’ai décidé d’en faire
deux ». Pour moi, ces filles-là sont de vraies coureuses.
Depuis quelques mois, je me dis qu’il faudrait bien que j’essaie,
un jour, de sortir courir sans avoir à arrêter mon chrono au coin des rues,
sans avoir à étudier mon itinéraire avant de partir pour être certaine que ça
fait 15 km, sans avoir le réflexe de vérifier mon allure à tout bout de champ…
qu’il faudrait bien que j’essaie de sortir courir « juste pour le fun »…
mais ça n’adonne comme jamais… et j’ai toujours très envie de savoir combien de
kilomètres j’ai fait, si j’allais vite ou non, etc. Dépendante, carrément.
Donc aujourd’hui c’est jour de repos, et je me dis « Et
si… et si… j’essayais d’écouter un peu plus mon cœur et un peu moins ma raison…
ça donnerait quoi? ». Je me pose cette question parce que je pratique des
sports assez antagonistes. Mon coach d’haltérophilie me disait l’autre jour que
c’est très rare que des gens pratiquent à la fois l’haltérophilie et des sports
d’endurance… et que, soit dit en passant, une course de 5 km est une
épreuve d’endurance… moi qui prenais ça comme un sprint!
Je me dis parfois que j’aimerais peut-être restreindre un
peu la variété des disciplines qui m’intéressent, mais je n’arrive pas à
trancher, et quand je planifie mes entraînements, j’essaie de créer un certain
équilibre entre les différents types d’efforts. Je crois avoir un talent
naturel pour tout ce qui est rapide et explosif. Une partie de moi me dit donc
d’aller vers l’haltérophilie et de laisser de côté les longues distances, pour
lesquelles disons-le, je me fais en quelque sorte violence, car courir de
longues distances me cause des problèmes intestinaux assez incommodants… mais
je m’acharne. J’aime courir, je rêve d’ultramarathons dans les canyons, dans le
désert… je me jette consciemment dans la gueule du loup. Plus j’ai peur et moins
j’ai un talent naturel pour la chose, plus je suis attirée. Je n’y comprends
rien. Enfin. Je me dis qu'à force de travailler les choses qui nous font peur et qui sont difficiles pour nous, c'est dans ça qu'on devient le meilleur... et on finit par aimer ça. Courir dans les côtes en est un bon exemple. Je vois une côte, et je me dis « yesss! ». Parce que j'ai rushé ma vie dans plus d'une. Parce que je prends toujours le chemin le plus difficile.
Alors, alors, alors... et si… aujourd’hui, j’écoutais mon cœur. Je ferais quoi? Je
me reposerais? Non. J'ai pas envie pantoute! J’irais courir! Longtemps! Sans chrono ni GPS. Je ne suis
pas retournée sur la montagne depuis mon accident au mont Albert. Mon fils est
malade et je le garde à la maison. Nous sommes condamnés à passer une journée « vedge »
à la maison. J’appelle ma voisine pour lui emprunter sa poussette jogger. Trente
minutes plus tard, mon fils et moi sommes en direction de la montagne.
Première course sans douleur depuis un mois. Nous sommes
tous les deux heureux. D’habitude, la chaleur m’incommode, mais aujourd’hui, je
me fous de mon pace, je me fous de marcher un peu parfois. Je cours juste par
amour de la course, en m’écoutant. Pourquoi j’irais plus vite? Je rencontre
brièvement mon coach Nicolas sur la montagne, ça fait plaisir de se voir et je
lui présente Philip. Première visite de Philip sur le Belvédère. J’ai apporté
un gel énergétique, mais au diable! Un cornet de crème glacée sur le Belvédère
avec mon fils qui y est pour la première fois, c’est beaucoup mieux! On reprend notre chemin. Je pourrais continuer à courir
ainsi longtemps, avec de petites pauses, mais je décide de retourner vers la
maison parce que… y’a plus d’eau et puis j’ai un peu mal.
Je suis partie un peu plus de deux heures. Aucune idée de ma
vitesse, vague idée de mon klilométrage parce que je suis passée par des
chemins que j’emprunte souvent.
Ce soir, je soupe avec Véronique… et j’ai la folle idée de
lui proposer… « Veux-tu aller courir un peu avant de souper? ». Je suis
certaine qu’elle va dire oui.
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