dimanche 12 avril 2015

Je ne courrai plus jamais

C'est ce que je disais encore il y a de ça moins de deux ans!

Je ne courrai ni ne sauterai plus jamais.

L'explosive que je suis aujourd'hui a envie de rire pas mal!

Attention, ce qui suit aborde un sujet tabou et je ne comprends pas pourquoi il l'est autant! (Et je précise que cette partie intéressera peut-être moins les hommes, mais la suite, si!)

Le plancher pelvien.

Pour en avoir parlé avec plusieurs personnes, je réalise que beaucoup de femmes endurent les inconforts causés par un plancher pelvien affaibli. La plupart d'entre elles ne savent pas qu'il existe des physiothérapeutes spécialisés en rééducation périnéale. Dans certains pays d'Europe, c'est automatique : les femmes consultent toutes un physiothérapeute après avoir accouché.

Au Québec, c'est comme un secret. Et puis on a pas envie de raconter à qui que ce soit qu'on souffre d'incontinence, hein. C'est assez intime.

Mais ça se traite! Pourquoi endurer ça? Si le problème ne peut pas être complètement enrayé, au moins, il peut être atténué grâce à la physiothérapie. Les exercices de Kegel sont une chose, mais croyez-moi, il y a plusieurs façons de les faire en fonction de nos besoins, et l'encadrement d'un physiothérapeute est incontournable à mon avis (à moins d'avoir un plancher pelvien d'acier qui n'a pas souffert d'avoir trop poussé).

Mais bon, c'est pas couvert par l'assurance-maladie (ça devrait tellement l'être), et ça coûte cher si on n'a pas d'assurances, j'en conviens. Par contre, ce sont des frais médicaux déductibles d'impôt... et une dépense qui fait pas mal plus de bien à long terme qu'un voyage dans le Sud.

Évidemment, la physio n'est pas magique. Il faut faire ses devoirs. Il faut vouloir améliorer sa situation.

***

Alors me voilà devant celui qui allait devenir mon entraîneur.

Mon garçon a un an et demi, j'ai fait ma physio, j'ai un bon 20 lbs à perdre et j'annonce à Maxime, qui doit me concocter mon premier programme d'entraînement personnel : 

« Je ne peux ni courir ni sauter ».

Ce n'était pas une indication de ma physio, mais une peur. J'avais travaillé avec elle au maximum de ce qu'on pouvait atteindre comme amélioration, mais le problème n'était pas entièrement réglé. J'avais peur que la situation empire avec les impacts.

Je commence donc un plan d'entraînement sans course ni sauts.

Puis un jour, Maxime me convainc d'essayer 30 secondes de corde à sauter.

30 secondes!!! Victoire du jour! J'ai sauté 30 secondes!

Un autre jour, on essaie un peu de course légère. Deux fois 30 secondes...

Puis on chemine vers un programme cardio de jogging léger/marche par intervalles...

Les intervalles de jogging léger s'allongent à 45 secondes...

Puis on ajoute des sprints...

Puis je sors courir dehors...

STOP. WÔÔÔÔÔ... je regarde en arrière.

Je cours! Je saute!!! Et mon plancher pelvien tient le coup! Ma situation ne s'empire pas!

Il faut dire que je ne fais pas que de la course et que je travaille très fort musculairement en parallèle. Des abdos solides, ça aide! Et pas juste les abdos!

Je prends l'habitude de sortir courir une fois par semaine. Chaque fois, je cours 5 minutes de plus que la fois d'avant.

Je m'inscris à mon premier 5 km. 

Après mon premier 5 km, je me dis : « jamais je ne serai capable de courir 10 ».

Première nouvelle, je suis inscrite à un 10 km... d'hiver!

Je suis inscrite à une Spartan Race.

Je cours assez longtemps pour atteindre le Mont-Royal.

Puis je cours assez longtemps pour monter sur le Mont-Royal. 

Je suis inscrite à une deuxième Spartan Race, plus longue.

WÔÔÔÔÔÔÔÔ!!! Heille! Quoi?!? Tout ça, même pas un an après avoir dit « je ne peux ni sauter ni courir »?!?

Je me dis, je ne pourrai jamais courir plus que 10 km...

Vous connaissez la suite. Je m'inscris à mon premier demi-marathon. Puis à mon deuxième.

Mais wôôôôôôô, là. 

Moi là, je ferai jamais de triathlon, par exemple.

Ah ouain?

Je commence à nager demain matin. À 6 h du mat, je serai dans l'eau. 

I got the gear. Faque.

Pis je m'achète un vélo ce mois-ci.

***

Moi je ne dis plus rien! Je ne dis plus jamais « jamais ».

Trop souvent, en moins de deux ans, l'impossible est devenu possible.



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