lundi 27 avril 2015

Freestyle!

Au milieu de l'hiver, j'ai découvert en moi un invincible été.
Albert Camus

Janvier 2015. Samedi matin. Je m’entraîne pour un demi-marathon d’hiver. C’est mon deuxième demi-marathon. Mon programme d’entraînement dit « 16 km ». Ouf. Y’en aura pas de facile. On gèle dehors… 16 km, c’est long (pour une fille qui n’a pas couru cette distance souvent, tout est relatif, bien sûr).

Mais là : est-ce qu’il fait trop froid? Mes jambes vont-elles tenir le coup? Vais-je me transformer en statue de glace au 14e kilomètre? Est-ce que j’apporte de l’eau? Mais mon eau va geler? Mon eau va-t-elle geler? Vais-je avoir mal au ventre comme ça m’arrive souvent? Et si, et si, et si???

Une petite communication express avec mon coach de course me rassure : je pars sans eau. C’est l’hiver, on ne sue pas comme en été. Ben oui. C’est bien vrai. Pas de panique, Papage. Mets ta cagoule. Pars!

Mais là! Je vais avoir besoin d’un gel, et si je prends un gel, je dois le prendre avec de l’eau, sinon, sinon, sinon… la Terre va s’autodétruire!

Wôôôô! Take it easy, Reggae Mama. Enfile tes gants pis SORS!

Dehors c’est le gros soleil. Une journée d’hiver magnifique. Je monte sur la montagne, je suis bien. Wow! Je pourrais courir looooonnngtemps comme ça...

Puis évidemment, à force de monter, je me fatigue. Ben oui, je suis fatiguée. PIS? Je vais pas mourir parce que mes jambes sont fatiguées, hein?

J’ouvre mon gel. J’ai pas d’eau. PIS? Je vais pas mourir parce que c’est sucré pis que j’ai soif! Je vais le siroter lentement, tiens.

Bon, j’ai mal au ventre. Ce satané mal de ventre qui revient souvent quand je cours longtemps… ben oui, j’ai mal au ventre, mais c’est pas grave… je me dis que l’énergie circule dans mon corps et c’est tout. Ça passe.

Merde! J’ai mal au genou!!! Mah oui, je suis fatiguée. Mon genou est fatigué, normal. Je ne suis pas blessée pour autant. Demain ça ira mieux.

Et tout à coup, la phrase magique se présente à mon esprit.

JE NE SUIS PAS UN ROBOT!

Je ne suis pas une horloge! Je n’ai pas besoin de boire tant de millilitres d’eau à telles intervalles pour survivre à un 16 km! Je peux très bien courir cette distance sans ravitaillement, même. Tout devient moins dramatique… et je trouve un nouveau plaisir à courir.

Ces jours-ci, je dis beaucoup que je cours « freestyle », et mes amis me demandent ce que je veux dire… ben c’est ça : je suis mon plan d’entraînement, mais je ne fais pas une syncope si je saute une séance ou un jour de repos. Je me laisse de la liberté dans tout ça… et j’angoisse beaucoup moins à propos du ravitaillement.


Ce sera une toute autre histoire dans les grosses chaleurs de l’été, mais pour le moment, c’est le printemps, la température est idéale, je ne suis pas un robot, et je cours FREESTYLE!!!


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